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Avec toi,
Jérémy, papa. Je suis dans le passé. Celui qui fait mal. Je revis encore et
encore cette journée du 24 février 2005, ou en une seconde tout à
basculé ;les jours qui ont suivis, jusqu’a cette journée du 2
mars :tes funérailles…
Comment faire
comprendre autour de moi, que les images qui me hantent, je ne veux, je ne peux
et ne pourrai jamais les oublier. C’est de la torture, mais elles ont été bien
réelles.
Te voir
endormi mon Ange, pour toujours. Nous étions près de toi réunis tous les quatre
pour la dernière fois. La souffrance de Jérémy, le visage inondé de larmes, l e
regard posé sur ton visage, toi son petit frère, COMMENT EST-CE
POSSIBLE ?...
La souffrance
de papa, ma souffrance, impuissants à ce qui se passait à ce moment
précis ; nous étions fou de douleur…
Puis le
lendemain, ce 2 mars.
Te voir dans
ton cercueil…Le couvercle se fermer à tout jamais…La cérémonies… Le cimetière…Te
descendre dans ta tombe…Mes hurlements mêlés au bruit des motos (tes potes les
motards, qui te disent ADIEU)…
 Comment
peut-on ne pas sombrer ?
Comment le
temps peut-il apaiser ?
Une aide
médicale Jérémy n’en a pas voulu, de quelque façon que se soit.
Son père et
moi, sommes sous traitement. Je ne sais pas si nous pourrons un jour nous en
passer.
Des psys ?
Nous en avons vu. Alors ? Rien. Il n’existe pas de mots pour soulager. Ils
parlent sans savoir, donnent des conseils ?! Veulent rassurer. Ils ont
tout faut. Ils sont impuissants face à des parents endeuillés.
 Alors, ne dites plus :
avec le temps.
· Ne dites
plus : pensez à vous. ·
Ne dites
plus : forcez-vous. ·
Ne dites
plus : je vous trouve mieux. ·
Ne dites
plus : la vie continue. Nous ne pouvons concevoir qu’elle continue sans
notre fils. Nous la subissons.
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Et j’en passe.
Il ne vous
reste qu’à écouter, lorsque nous en avons besoin. Vous parler de vos enfants,
nous aussi, ne détournez pas la conversation.
Notre monde n’est plus le vôtre. Nous ne serons plus jamais les mêmes. Acceptez
nous, n’essayez pas de nous faire redevenir comme avant. C’est impossible.
Seuls les
parents endeuillés peuvent comprendre.
Mais moi, je peux vous donner un
conseil.
Quand tout va
bien, ne cherchez pas à vous pourrir la vie, par des tracas quotidiens. Quand
tout va bien, c’est lorsque vos enfants sont en santé et bien vivant.
Nous avons
tous des fardeaux à porter.
Nous avons
tous, ou bien un conjoint, des parents, des proches, des amis très malades, ou
gravement accidentés, qui vont ou nous ont quittés. C’est dur, très dur.
Personne n’est préparé à ça. Je l’ai déjà vécu et le vis actuellement avec mon
papa atteint d’un cancer du poumon. Je ne supporte pas ses souffrances,
physique, morale, son regard qui en dit long…Mais je veux être le plus
possible, près de lui-même si parfois cela m’est insoutenable qu’il soit dans
des délires, ou il voit nos défunts, dont Alexandre. Lorsqu’il est lucide, il
se rappelle et pleure en disant qu’il devient fou…
Ma maman a un
courage extraordinaire devant lui. Avec ma sœur nous faisons bloc autour
d’elle.
Mes parents je
les adore. Nous avons toujours été très unis. Le jour ou ils devront nous quitter,
cela sera très difficile. Mais je sais bien que les années ont passé qu’ils ont
fait leur vie, (soixante et une année de mariage !)
Si je raconte
tout ça, c’est pour faire comprendre que ce n’est pas dans l’ordre des choses
que des parents soient désenfantés.La souffrance, même si elle est immense,
n’est pas comparable.
Notre fils
venait d’avoir 19 ans…
Il avait tant
à faire…Il aurait été un merveilleux papa. (J’étais assistante maternelle) il
savait si bien si prendre avec les petits !
Il commençait
à peine sa vie…
Ça on ne
pourra jamais le surmonter…
Je veux dire
aussi avec ce recul de deux ans et demi, que tous ceux et celles qui nous ont
« lâché » au moment ou nous en avions le plus besoin, nous n’irons
pas les chercher. C’est trop tard. Ainsi que ceux et celles, le temps passant,
font de même après avoir promis. On nous demande d’avoir du courage ? Ou
est le leur ???
Nicole


Et aujourd’hui : ce 30
décembre 2007,
Pour ton anniversaire ces rose blanches…c’est 22
bougies que tu aurais du souffler !...
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