Et aujourd’hui septembre 2007 ...

 

Deux ans et six mois…

Nous avons tellement envie de te revoir Alexandre, c’est à en crever…


 Que l’on arrête de nous dire que le temps apaisera. Moi sa maman,
je passe de très longs moments, allongée sur le canapé, la télé allumée,
mais le regard dans le vide ou les yeux fermés…

 

 

 

 



Je suis avec toi mon Ange…

                  

 

 

Avec toi, Jérémy, papa. Je suis dans le passé. Celui qui fait mal.
Je revis encore et encore cette journée du 24 février 2005,
ou en une seconde tout à basculé ;les jours qui ont suivis,
jusqu’a cette journée du 2 mars :tes funérailles…


Comment faire comprendre autour de moi, que les images qui me hantent,
je ne veux, je ne peux et ne pourrai jamais les oublier.
C’est de la torture, mais elles ont été bien réelles.


Te voir endormi mon Ange, pour toujours. Nous étions près de toi réunis tous les quatre
pour la dernière fois. La souffrance de Jérémy, le visage inondé de larmes, l
e regard posé sur ton visage, toi son petit frère,
COMMENT EST-CE POSSIBLE ?...


La souffrance de papa, ma souffrance, impuissants à ce qui se passait à ce moment précis ;
nous étions fou de douleur…


Puis le lendemain, ce 2 mars.


Te voir dans ton cercueil…Le couvercle se fermer à tout jamais…La cérémonies…
Le cimetière…Te descendre dans ta tombe…Mes hurlements mêlés au bruit des motos
(tes potes les motards,  qui te disent ADIEU)…

       
Comment peut-on ne pas sombrer ?


Comment le temps peut-il apaiser ?


Une aide médicale Jérémy n’en a pas voulu, de quelque façon que se soit.

Son père et moi, sommes sous traitement. Je ne sais pas si nous pourrons un jour nous en passer.


Des psys ? Nous en avons vu. Alors ? Rien. Il n’existe pas de mots pour soulager.
Ils parlent sans savoir, donnent des conseils ?! Veulent rassurer. Ils ont tout faut.
Ils sont impuissants face à des parents endeuillés.


Alors, ne dites plus : avec le temps.                       

·        Ne dites plus : pensez à vous.
·
         Ne dites plus : forcez-vous.

·
         Ne dites plus : je vous trouve mieux.

·
         Ne dites plus : la vie continue. Nous ne pouvons concevoir qu’elle continue sans notre fils.      Nous la subissons.

Et j’en passe.

Il ne vous reste qu’à écouter, lorsque nous en avons besoin. Vous parler de vos enfants, nous aussi,
ne détournez
 pas la conversation. Notre monde n’est plus le vôtre.
Nous ne serons plus jamais les mêmes. Acceptez nous, n’essayez pas de nous faire redevenir
comme avant.
C’est impossible.


Seuls les parents endeuillés peuvent comprendre.

Mais moi, je peux vous donner un conseil.


Quand tout va bien, ne cherchez pas à vous pourrir la vie, par des tracas quotidiens.
Quand tout va bien, c’est lorsque vos enfants sont en santé et bien vivant.


Nous avons tous des fardeaux à porter.


Nous avons tous, ou bien un conjoint, des parents, des proches, des amis très malades,
ou gravement accidentés, qui vont ou nous ont quittés. C’est dur, très dur.
Personne n’est préparé à ça. Je l’ai déjà vécu et le vis actuellement avec mon papa atteint
d’un cancer du poumon. Je ne supporte pas ses souffrances, physique, morale,
son regard qui en dit long…Mais je veux être le plus possible, près de lui-même si parfois
cela m’est insoutenable qu’il soit dans des délires, ou il voit nos défunts, dont Alexandre.
Lorsqu’il est lucide, il se rappelle et pleure en disant qu’il devient fou…


Ma maman a un courage extraordinaire devant lui. Avec ma sœur nous faisons bloc autour d’elle.


Mes parents je les adore. Nous avons toujours été très unis. Le jour ou ils devront nous quitter,
cela sera très difficile. Mais je sais bien que les années ont passé qu’ils ont fait leur vie,
(soixante et une année de mariage !)


Si je raconte tout ça, c’est pour faire comprendre que ce n’est pas dans l’ordre des choses
que des parents soient désenfantés.La souffrance, même si elle est immense, n’est pas comparable.


Notre fils venait d’avoir 19 ans…


Il avait tant à faire…Il aurait été un merveilleux papa. (J’étais assistante maternelle)
il savait si bien si prendre avec les petits !


Il com
mençait à peine sa vie…


Ça on ne pourra jamais le surmonter…


Je veux dire aussi avec ce recul de deux ans et demi,
que tous ceux et celles qui nous ont « lâché » au moment ou nous en avions le plus besoin,
nous n’irons pas les chercher. C’est trop tard. Ainsi que ceux et celles, le temps passant,
font de même après avoir promis.
On nous demande d’avoir du courage ? Ou est le leur ???


Nicole

 

 

Et aujourd’hui : ce 30 décembre 2007,

Pour ton anniversaire ces rose blanches…c’est 22 bougies que tu aurais du souffler !...