Et aujourd’hui ce 24 février 2009

 

 

 

Mon Ange.

Quatre années sans toi,
Quatre années de larmes…

 

 

 

 

 

 

Comment ces années sont elles passées ? Je ne le sais même pas.
D’un côté très vite. Déjà 4 ans ? Comment est-ce possible….
D’un autre côté j’ai l’impression de ne pas t’avoir vu depuis des siècles…

C’est tellement contradictoire. Ce n’est pas dans l’ordre des choses de perdre son enfant,
alors c’est aussi le désordre pour le temps écoulé.

 

 

 

 

Les saisons passent…

         

 


Rien ne change. Rien ne changera.

Ce mal qui me ronge et qui s’appelle la souffrance.
En dehors de chez nous, personne ne voit.
Lorsque je sors de la maison, je mets mon masque. J’ai appris…
Alors on croit que je vais mieux, que je m’en « sort ».

On croit que je vais mieux aussi parce que j’ai pris un peu de poids.
Ca me donne « bonne mine », parce que les gens résonnent ainsi.

On grossit, on va bien !
On maigrit, on va mal !
Je ne réponds même plus à la connerie humaine. A quoi bon ? Les réflexions débiles me fatiguent.

 


Une personne que j’aime pourtant beaucoup, qui nous soutient depuis ton départ ma puce,
m’a dit qu’il fallait maintenant que j’apprenne à « garder ça pour moi « » !
Cela m’a profondément contrarié, déçu. Tu vois Alexandre, je n’ai même plus le droit de parler de mon mal être !
De parler de toi. Ca fini par déranger, par saouler. C’est désolant, ça fait mal…

Les consultations chez la psy, nous ont beaucoup aidés pour sauver notre couple. Je la remercie.
Mission accomplie.

En ce qui te concerne, mon p’tit cœur, je ne continue pas, je l’ai toujours dit, ce n’est pas la peine….
Je refuse d’accepter ce destin qui n’aurait jamais dû être.
Je resterai avec mon « pourquoi ? » jusqu’à la fin de ma vie.

  Ton frère travaille maintenant depuis 17 mois. Il a fait un énorme pas dans sa vie.
Il est courageux mon p’tit père. Il a réussit après ces deux longues  années enfermé dans sa chambre.
Oh, il n’a pas repris son métier de routier ! Partir seul sur les routes pendant plusieurs jours,
je crois que c’est fini pour lui. Il fait du transport de voitures à la journée et parfois du dépannage.
Cette société lui a sauvé la vie et il s’entend bien avec ses collègues.
Il n’y a que très peu de temps qu’il a raconté son histoire, ton histoire, mon ange.
Jusqu’à ce qu’il le dise, à la question « as-tu des frères et sœurs ? » Il répondait : « un frère »,
il répondait au présent, sans en dire plus. Il m’a confié tout ça un jour que nous étions tous les deux.
Je suis fier de lui, cet effort surhumain qu’il a du faire pour retrouver une vie sociale.
Mais à côté de ça, pas grand-chose. Sa vie se limite à son travail, à jouer en réseau sur son ordinateur,
à distance avec ses copains et des inconnus. Des heures et des heures,
les weekends, tard le soir, dans sa chambre, son refuge…

 Mon p’tit cœur, il y a des moments où je suis si fatiguée ! Mais pour Jérémy, pour papa, je lutte.
Je lutte aussi pour toi. Je te demande souvent de nous aider et je sais que tu le fais.
Tu es là tout près de nous pour nous donner ce courage qu’il nous faut tant.

Ma seule consolation,
Te retrouver le jour où mon heure sera venue.

Ma seule consolation,
Retrouver mon père, mes proches, ceux que j’aime et qui sont avec toi,
Ma seule consolation,
Qu’un jour, notre famille se reconstitue dans ce paradis, pour l’éternité…

Je t’aime Alexandre et quoi que l’on en dise, quoi que l’on en pense je parlerai toujours de toi !
 

              Ta petite maman.