Et aujourd’hui ce 24 mai 2011 |
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Alexandre mon p’tit cœur. Je voulais le retrouver…. J’avais dit que j’attendrais toute ma vie s’il le fallait….. Je pense que tu m’y as aidé mon ange…… Ce 3 décembre 2010, je retrouvais enfin Stéphane. Je lui avais envoyé un message et il m’avait répondu ! Le 16 janvier 2011 on se rencontrait pour la première fois. J’étais contente et angoissée. Qui allais-je avoir devant moi ? Comment allais réagir ce garçon ? J’ai su un peu plus tard, combien il lui avait été aussi difficile de se retrouver en ma présence. Ce que j’allais dire. Faire. Nous étions alors restés à parler très longtemps. Les mots venaient naturellement. C’était émouvant. Je n’oublierai jamais…. Depuis nous nous sommes revus deux fois. La dernière pas plus tard que ce mardi et s’était devant ta petite maison, ma puce. Comme cela faisait bizarre….Me retrouver là avec lui à mes côtés et toi là-dessous. Si près. Si loin…. A ce jour, nous avons échangé beaucoup de messages , que se soit par e-mails, par texto, par discutions en direct. Petit à petit j’apprends à le connaitre. Nous parlons sans tabou de votre accident. Je sais aujourd’hui, ce que je voulais savoir. Par Stéphane mais aussi par sa maman que j’ai rencontrée une fois, et que j’en remercie. Ce terrible jour, très vite elle était arrivée près de son fils. Elle avait donc assisté à tes derniers moments. Car contrairement à ce que l’on nous avait dit, tu n’es pas parti de suite. Je comprends mieux pourquoi, sur le rapport de police sont indiqués les soins qui t’avaient été prodigués pour tenter de te réanimer. Massage cardiaque, piqûre dans le cœur, électrochoc….. Comme j’en ai toujours eu le pressentiment, tu n’es pas décédé sur le coup. Même si tu étais inconscient, tu étais encore « là » et je ne supporte pas ces décisions prisent en dehors des parents, soit disant pour nous préserver ! qui peut savoir ce qui est bien ou mal pour nous ? ce que nous aurions voulu à ces instants précis ? Par ton portable, il aurait été si facile de me prévenir …. J’aurais voulu te serrer dans mes bras, te bercer comme lorsque tu étais petit, alors que toi tu passais doucement de « l’autre côté ». Je suis sur que tu aurais « senti » la présence de ta maman. Mais tu es parti tout seul. Et ça, jamais je ne le pardonnerai….
Stéphane m’a raconté comment pour lui, cela s’était passé « juste après ». D’abord je tiens à le remercier, car c’est lui et lui seul, alors qu’il était en état de choc, qui a eu la force et le courage, d’appeler les secours. Et pourtant, il y en avait du monde autour de toi ! Puis très vite la police l’avait mis à l’écart et c’est seulement à l’hôpital qu’il avait appris sans ménagement que tu n’étais plus de ce monde….. Pauvre Stéphane. Même entouré, bien seul lui aussi face à cette épreuve… C’est à cet instant précis qu’il a compris que sa vie ne serait plus jamais pareille. Comme pour nous, petit à petit, le
vide s’est fait autour de lui. Puis sont venus : L’attente de ce qu’il allait devenir, de ce qu’il allait lui arriver. Les nuits d’angoisse sans sommeil. Pas de thérapie. Une seule chose : foncer dans le boulot pour ne pas sombrer avec l’aide précieuse de son chef. Alexandre. Mon fils. Mon amour. Tu sais la promesse que j’ai faite à Stéphane. Celle d’être toujours là pour lui, chaque fois qu’il en aura besoin et qu’il le souhaitera. Tu es parti dans cet autre monde. Je ne veux pas que se soit pour rien… Pour toujours il devra lui aussi porter ce drame. Personne n’est sorti sans séquelle de notre histoire. Je sais que tu es d’accord avec moi, parce que tu étais si bon, toujours là pour les autres. Stéphane est quelqu’un d’attachant et de très mur pour son jeune âge. Beaucoup devrait en prendre exemple. Ce 24 février 2005, il a comme Jérémy perdu l’insouciance de sa jeunesse. Il n’avait alors que 18 ans et demi. Seulement quelques mois de moins que toi….. Quel gâchis….. Et comme il me l’a si bien dit : « nos vies sont liées à jamais » Mais je veux qu’il sache que malgré tout, il ne m’est redevable en rien. Un jour il fera sa vie. Ce que j’espère de tout mon cœur. Mais pour qu’il puisse y arriver, il faudra peut-être qu’il s’éloigne de moi. Ce que je comprendrai et respecterai. Comme il se peut que se soit l’inverse. Peu importe… Il sait que jamais je ne l’oublierai. Je sais que jamais il ne m’oubliera. Que jamais il ne t’oubliera, toi mon ange…..
C’était un accident. C’est ce que je veux que Stéphane comprenne et admette. Il n’avait pas bu. N’était pas drogué. Il ne fait pas parti de ces criminels de la route, ces assassins qui n’en ont rien à foutre ! Il sortait d’une résidence et avait fait confiance en un geste de courtoisie. Et trop tard il t’avait vu…. Voilà mon cœur ce que je voulais faire savoir…..
Ta mort ma puce a engendré énormément de destruction, a fait beaucoup de ravage. C’est irréversible…. Chacun vit sa souffrance différemment. Seul. Chacun essaie de se reconstruire comme il le peut, pas comme il le veut. Parce qu’il le faut, parce qu’on a compris que l’on doit continuer avec ceux et celles que nous aimons. Parce que nous n’avons pas le choix. Mais tu laisses un vide immense. Et nous en souffrirons jusqu’à notre dernière heure…. Je t’aime mon Alexandre chéri. Si fort. Des milliers de bisous volants vers toi. |
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Ta p’tite maman. |